NOS PERCEPTIONS NOUS APPARTIENNENT
Si je suis heureuse et généreuse et que j’ouvre la porte à mes amis lorsqu’ils entrent dans un édifice, chacun me sourit et me remercie… Un jour, l’un d’entre eux me crie des injures, me disant qu’il n’est pas invalide, que mon comportement le fait sentir diminué, etc.
Que s’est-il passé ?
Les blessures issues de son histoire lui ont fait percevoir ma galanterie comme une agression.
Que faire ?
Ne plus ouvrir la porte à personne ?
M’offusquer de son incompréhension ?
Me retirer de sa vie ?
Me fermer aux autres communications potentielles ?
Généralement, nous optons pour l’un de ces choix.
Nous devons réaliser tout simplement que par cette réaction, l’autre a exprimé une détresse. La meilleure façon de faire, lorsque nous sommes suffisamment calmes pour réagir correctement, est de lui demander de quelle façon ce geste lui a paru agressant.
Car ce n’est pas le geste qui est forcément malheureux, c’est souvent la réaction.
J’ai déjà été interroger un homme qui avait fait l’expérience de mort clinique quatre fois à la suite d’un grave accident d’auto. Il m’a dit ceci : la première chose que j’ai comprise dans cette expérience, c’est que l’être humain ne comprend jamais rien. C’est comme si nous avancions dans la vie entourés de bulles de perception totalement différentes pour les uns que pour les autres. Et nous voyons la vie à travers ces bulles, voilà pourquoi il peut être difficile de se comprendre.
Imaginez un instant que chaque être humain avance en ayant un bandeau sur les yeux. Nous nous entrechoquerions continuellement en tentant tout simplement de marcher. Certains, plus meurtris que d’autres, choisirons de ne plus avancer, afin d’éviter des blessures additionnelles. Pour moi, nous sommes tous les gouttes d’eau d’une même rivière, mais nos bulles de perception nous empêchent de faire des expériences harmonieuses, des expériences qui pourraient couler de source.
Nous avançons tous très gauchement, à cause de nos modes de perception. Nous ne pouvons demander aux autres d’agir selon nos perceptions, car celles-ci nous appartiennent. La plupart viennent de notre enfance. J’ai déjà eu le privilège de traiter en consultation des jumelles. Elles avaient des perceptions totalement opposées de leur mère. L’une la voyait bourreau et l’autre une victime ! C’était fascinant à observer : même culture, mêmes programmations, même époque, même famille… et des perceptions totalement opposées sur certaines choses !
Je me suis beaucoup intéressée à la médecine des émotions. Je pense que chacune des émotions désagréables que nous vivons peut nous indiquer quel est le bandeau que nous devons enlever.
La seule liberté que nous ayons, c’est de tenter d’y voir plus clair !
Ç’est déjà ça !